Suite au terrible attentat de Villeurbanne en août dernier, qui a provoqué la mort d’un jeune de 19 ans et blessé huit personnes, le débat sur la question migratoire a ressurgi de manière violente, sans portant apporter de solutions concrètes.
Valeurs Actuelles, sous la plume de Louis de Raguenel, en a consacré un article, publié le trois septembre 2019.
A l’occasion de l’attentat, « les réactions politiques sonnent comme une horrible comptine déjà entendue. L’homme (Sultan Marmed Niazi, ressortissant afghan, 33 ans), est musulman ? Sans surprise, ‘rien ne permet de conclure à une radicalisation’, évacue le procureur de Lyon. Comme à l’accoutumée, son profil psychologique est poussé par plusieurs sources : il est ‘atteint de bouffées délirantes et de paranoïa […] il a un profil psy plus plus’. Le problème serait donc… psychiatrique et proviendrait aussi de ses addictions ? », interroge si justement le journaliste.
Mais surtout, « quelle était la situation administrative de Sultan Marmed Niazi sur le territoire français ? L’Afghan apparaît comme une caricature de l’inefficacité du système d’asile français et européen : il a erré pendant dix ans en Europe (…) et est connu sous deux noms et trois dates de naissance » ! Une source proche de l’Ofpra, chargé de la délivrance des titres de séjour nous l’apprend : « en réalité, tout afghan qui se dit menacé, peut bénéficier de ce statut ». Et de dénoncer : « Vous imaginez si demain, des dizaines de milliers d’Afghans supplémentaires viennent en France ? »
Quelques chiffres atterrants :
-122 743 demandes d’asile enregistrées par l’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) en 2018 ;
-255 550 (+3,3 %) titres de séjour délivrés à des clandestins en 2018. Soit l’équivalent d’un peu plus de la population de la ville de… Bordeaux.
-sur les 100 000 obligations de quitter le territoire français (OQTF) prononcées par l’Etat français en 2018, seules 12 % ont été exécutées.
« Dans les faits, près de 90 000 personnes supplémentaires ont nourri l‘immigration irrégulière toujours croissante après avoir été déboutées ! Toutes ces personnes non expulsées, sont donc encore présentes sur le territoire français », s’alarme M. de Raguenel.
Alors que certains s'empressent de réduire le problème à des causes psychologiques et médicales, celui-ci est avant tout politique et concerne la question de l’immigration dans son ensemble.
Quand donc nos dirigeants auront-ils le courage et la volonté de mettre un arrêt à cette situation ? Faudra-t-il encore attendre jusqu’au prochain attentat ?
Guillaume Gattermann